Prince de la Rose
TERU apparaît dans ce magazine pour la première fois depuis 4 ans.
La dernière fois, nous avons parlé de son adolescence jusqu'à ce qu'il intègre Versailles, mais aujourd'hui nous allons parler d'une histoire ultérieure.
Jusqu'à maintenant, TERU jouait un rôle de femme, mais lorsqu'il a intégré Versailles, il a dû changer son ancien rôle pour celui de “Prince” et, en poursuivant son côté stoïque, il a créé le nouveau “TERU de Versailles.”
―La dernière fois, vous avez été photographié devant le dessin que vous aviez fait, cette fois-ci, vous avez pris à la fois un rôle d'homme et de femme pour les photos, il semble donc qu'il y ait un message spécifique en elles.
TERU: Étant donné que la dernière fois, mon but était de me présenter de manière efficace, je voulais montrer que je n'aimais pas que la musique et la guitare, mais aussi le dessin et le design. Dans le passé, je jouais le rôle d'une femme, donc cette fois-ci je voulais m'exprimer, sans représenter Versailles, et relever le pari de me déguiser en femme et de faire quelque chose qui ressemblerait à un rendez-vous, en tant que personne incarnée dans 2 rôles.
―Lorsque vous avez intégré Versailles, vous avez troqué votre style féminin contre celui que vous avez à présent, mais pourquoi ?
TERU: C'est Kamijo qui me l'a conseillé. Hizaki et Jasmine jouaient déjà des rôles féminins, donc si je faisais comme eux, nous aurions créé un groupe plutôt bizarre. Alors, pour contrebalancer, Kamijo a dit qu'il vaudrait mieux que je prenne le style que j'ai maintenant.
―Mais d'une certaine manière, vous vous sentez confiant lorsque vous vous habillez en fille, non ?
TERU: C'est vrai. La première fois quej'ai dû tenir un rôle féminin, je n'étais pas du tout gêné. Jouer le rôle d'une femme suspicieusement belle était dans mon programme, mais jouer une jeune fille fraîche en mini-jupe n'était pas une chose très populaire dans le Visual Kei à cette époque, et en tout cas, ce n'était pas mon idée. Je veux dire que je pensais créer mon propre style à partir de rien. Bien sûr, nous basions nos décisions sur les fondements du Visual Kei, mais n'est-ce pas ennuyeux de faire comme tout le monde ? Je ne voulais imiter personne, et, quand j'ai finalement voulu trouver mon propre concept extérieur de la “beauté” dans le Visual Kei, j'ai vu l'image d'une fille en colère.
―Donc, si vous pensiez créer quelque chose par vous-même, ne vous êtes-vous pas retrouvé dans la confusion ou le dilemme lorsque vous avez dû arrêter de jouer votre rôle féminin ?
TERU: Bien sûr que si ! Cette situation m'était totalement étrangère, parce que je me suis retrouvé à la case départ, et je devais tout recommencer comme un débutant. J'ai eu l'idée de mélanger du Visual Kei et les apparences de personnages que j'aimais depuis toujours, afin de créer mon nouveau style. A présent, je crois que c'est une sorte de personnage de jeu, mais avec ces idées j'ai pu créer un nouveau “Visual-Moi”.
―Votre style de jeu de guitare et votre jeu de scène ont également changé.
TERU: Oui, ils ont changé. Cependant, il a été assez difficile de se débarrasser des habitudes que j'avais prises lorsque je jouais mon rôle de fille. Je devais me tenir sur scène et garder les jambes collées parce que je jouais une femme, c'est pourquoi à cause de ce changement soudain, je n'étais pas très à l'aise. J'ai toujours essayé d'être mignon, de sourire à tout le monde, mais soudainement on m'a suggéré de faire exactement l'inverse: “Que dirais-tu d'être froid, sarcastique et introverti ?” Ca ne me posait aucun problème d'avancer dans cette voie, mais lorsque j'étais sur scène, je ne savais pas quoi faire. Au tout début, je cherchais une bonne solution.
―Dans vos précédents groupes, riiez-vous sur scène ?
TERU: Oh, je souriais énormément !
―Je suis surpris de l'entendre !
TERU: Je trouvais ça normal – C'est tout ce que je sais maintenant. Mes groupes précédents jouaient plutôt du heavy metal, donc une fille souriante en minijupe qui jouait de la guitare à grande vitesse était quelque chose d'incompréhensible. Je pense que ça devait être une scène bizarre. Mais depuis le début, je savais que les autres personnes n'étaient pas du tout différentes. Maintenant, avec le recul, je peux comprendre la joie des novices.
―Quand vous êtes-vous habitué au style TERU de Versailles ?
TERU: Hm… Je ne suis toujours pas habitué. Pour être honnête, pendant la première année je vivais une lutte intérieure « Est-ce vraiment un bon style ? ».
―Au début, vous tendiez les mains et vous hésitiez, ai-je tort ?
TERU: Oh oui. Versailles était très artistocratique; ce que j'avais été et ce que je voyais en eux étaient deux choses totalement différentes. J'hésitais, et ça m'effrayait “tout le monde va voir que j'abandonne”. Je n'avais pas confiance en moi. Kamijo et Hizaki avaient beaucoup plus d'expérience que moi, ils n'avaient pas besoin de “racines”, n'est-ce pas ? Moi, je devais commencer du début, pas à pas, avec de tels membres à mes côtés. Mais en même temps, un nouveau groupe se créait à Tokyo, les relations entre les gens commençaient aussi à prendre forme. J'ai complètement changé mon environnement de vie, mais c'était une expérience très intéressante. Chaque jour était rempli de motivation.
―Etiez-vous le leader dans votre précédent groupe ?
TERU: En terme de musique, vraiment, oui.
―Dans Versailles, les autres membres se mettent tous en avant, donc c'était tout à fait différent, non ?
TERU: Oh oui, complètement différent. En fait, dans mon précédent groupe, j'étais la personne qui préparait toutes les parties de la chanson, et les autres membres, à ma demande, jouaient certains de leurs arrangements durant les concerts, mais j'avais l'impression que c'était plus comme un “one-man”. Après avoir rejoint Versailles, l'opinion des autres était trop terrifiante pour moi, je me sentais inutile.
―Ne pensiez-vous pas que vous vous aimeriez créer votre propre morceau ?
TERU: Bien sûr que si, mais jusqu'à présent je ne pouvais presque rien faire avec ma perspective réstreinte. Je le savais, et dans un sens, c'était motivant pour moi, mais dans l'autre, je plongeais dans la dépression. Pour ce qui est de composer, jusqu'il y a peu, je voulais écrire une chanson avec des riffs de guitare, mais je me suis rendu compte qu'à cause de ce souhait, je n'écrivais pas de morceaux avec des transitions et des accords doux, et c'est pourquoi je me sentais encore bien plus mauvais que les autres. Mes débuts ont donc été un peu lents, et j'ai pensé qu'il serait bon de progresser dans mes connaissances sur la théorie musicale, alors j'ai commencé à apprendre. D'une certaine façon, je faisais tout de manière très intuitive, et j'ai pensé que je devais étudier volontairement la technique pour jouer et écrire correctement, parce que je pensais qu'après avoir intégré Versailles, je n'aurais pas un assez bon niveau. Dans le livre que j'ai commencé à lire après avoir pris cette décision, il était écrit “il n'est jamais trop tard pour apprendre quelque chose”, et ça m'a beaucoup encouragé.
―Donc vous apprenez seul ?
TERU: Oui. J'ai tout appris en lisant un livre au sujet des techniques musicales, dans lequel tout était expliqué dans les grandes lignes, d'une manière facile à comprendre. Lorsqu'on écoute quelqu'un qui en parle, ça a l'air rapide et simple, mais sans entêtement on n'arrive à rien (rire). J'étudie en secret, dans un endroit où personne ne pourra me trouver, et quelques jours plus tard, je montre mes progrès avec tranquillité, j'aime ce sentiment. Je travaille beaucoup en secret.
―Vous êtes le genre de personne qui ne se plaint jamais, si ?
TERU: Autant que cela m'est possible, j'essaye de ne pas me plaindre. Je suis le genre de personne qui assume toujours ses erreurs. Je pense qu'il est mauvais de s'appitoyer sur soi. J'aime le metal original, bien sûr, j'aime sa sonorité, mais quand il n'y a pas de renouveau ou de progrès dans sa technique, alors on ne peut plus créer de musique, ais-je tort ? Ce n'est pas tout de dévouer son corps à la technique, il faut aussi de la force mentale, et il faut également avoir un coeur calme, ce qui n'est pas mon cas. Maintenant, je sais que si on n'a pas un coeur puissant, on n'atteindra pas un bon son de metal. Je me répète sans cesse “je veux avoir un coeur d'acier”. Bien sûr, autant que cela est possible, je souhaite avoir à la fois un coeur et un corps d'acier.
―Votre corps aussi ?
TERU: Je crois que je voudrais avoir un corps capable de travailler toute la journée et toute la nuit.
―Ca veut dire que vous manquez de temps ?
TERU: Oh oui. Aujourd'hui, je n'ai dormi que 3 heures environ (rire).
―Quelle en est la raison ?
TERU: J'ai pensé à notre interview, tout à fait accidentellement (rire). Je crois que je n'ai pas pu dormir parce que j'avais hâte d'être à aujourd'hui. Je pense que notre capacité de concentration augmente durant la nuit, c'est pourquoi je joue de la guitare tous les soirs. Comme je l'ai déjà dit, je trouve que s'entraîner en secret est vraiment amusant. J'ai dit “hey, je ferai de mon mieux” et je n'aime pas briser mes promesses.
―Vous êtes le genre de personne qui fait attention au moindre détail lorsqu'elle écrit une chanson, non ?
TERU: J'écris des morceaux relativement détaillés. Je crois que c'est un peu troublant pour les autres membres, mais pour moi c'est juste cool, et j'écris comme ça complètement inconsciemment.
―Dans le groupe, durant vos conversations (au sujet des morceaux), vous faites tous des arrangements, alors que se passe-t-il si quelqu'un a une objection ?
TERU: Il y en avait avant. Pour moi, les chansons étaient belles, donc j'étais têtu, et j'avais peur qu'elles soient changées; je n'ai commencé que très récemment à ouvrir mon esprit aux différentes possibilités. Maintenant, tous les changements que j'apporte à mon travail avec l'aide des autres membres sont faits avec plaisir, et je pense que c'est un énorme changement chez moi. Depuis toujours, et pas seulement pour la musique, je suis profondément impliqué dans chaque chose que je fais. Est-ce de l'obsession ou bien peut-être de l'amour ? Je sais que je n'ai toujours pas changé ce sentiment.
―Si vous êtes attaché à ce que vous crééz, alors la joie est encore plus grande lorsque vous achevez votre travail, n'est-ce pas ?
TERU: Oui. Je suis le plus heureux possible lorsque je vois le public regroupé durant les live. Ce qui est surprenant, c'est que même si mes chansons sont plus lourdes et plus noires, elles sont devenues des chansons phares durant les concerts. Je me dis “he-he-he” (rire). Mais tout au fond de mon coeur, je pense “Oh yeah !” et je fais une mimique de chaton.
―Mais en public, vous gardez vos émotions sous contrôle, n'est-ce pas ?
TERU: C'est mon plan; j'essaye au moins de les contrôler. Peut-être que je ne dis rien, mais tout est inscrit sur mon visage (rire). Les membres du groupe peuvent voir mes émotions même si j'essaye de les cacher. Je crois qu'à ce moment-là ils pensent “Teru, tout le monde peut lire en toi comme dans un livre ouvert.”
―A ce propos, votre style a-t-il été renforcé après la mort de Jasmine You ?
TERU: Oui, je me suis habitué à cette nouvelle situation. Le cas de Jasmine a été une expérience très dure pour moi et pour tous les membres du groupe.
―Votre façon de penser a aussi changé, non ?
TERU: Des choses telles que la mort sont devenues extraordinairement réelles pour moi. Jusqu'alors, je n'avais perdu que peu de membres de ma famille proche, et s'était arrivé lorsque j'étais un petit enfant, donc je n'en avais pas gardé beaucoup de souvenirs. Je n'avais même jamais rien vu lorsque s'était arrivé, donc j'éprouvais juste un sentiment d'incompréhension. Dans le cas de You, je ne l'ai pas non plus réalisé tout de suite; ça n'a commencé à m'atteindre grièvement qu'avec le temps. Les bonnes choses ont une fin, tout comme les mauvaises, mais le passé ne peut pas être retrouvé. C'est pourquoi je pense que le temps est précieux. Tout dépend aussi de la vie humaine, des décisions qu'on prend; une chose, une fois qu'elle est perdue, ne revient jamais. Par conséquent, j'ai réalisé combien tout ceci est important. Je pense que Jasmine s'investissait dans la musique et dans le groupe chaque jour de plus en plus. Je crois que nous avions besoin de temps pour comprendre que nous étions Versailles, que nous étions de retour, et que nous devions lutter de toutes nos forces car c'est ce qu'il y a de plus important. Mais peu de temps après la mort de You, j'ai totalement arrêté de jouer de la guitare, et je pensais que le groupe ne pouvait pas continuer comme avant. Pendant quelques temps, ma vie est restée loin de la musique, mais j'ai senti que j'avais besoin de recommencer.
―Pendant combien de temps avez-vous abandonné la guitare ?
TERU: Pendant un peu moins d'un mois.
―Jusqu'à cette période, vous jouiez plusieurs heures par jour, et ce depuis de nombreuses années, n'est-ce pas ?
TERU: Je ne comprenais plus la signification du mot jouer. Je ne voyais plus non plus la raison ni le but de jouer. Cet événement a percé un grand trou dans la poitrine de Versailles et je ne voyais pas ce que je pouvais faire d'autre.
―Comment avez-vous employé le temps qui aurait dû vous servir à jouer de la guitare ?
TERU: Je crois que finalement, j'ai rien fait. Le sentiment de vide, de quelque chose qui manque, était très fort. Même si je sentais qu'il fallait que je fasse quelque chose, je me suis juste forcé à regarder un film, mais je ne connais même pas la réponse à la question “Qu'as-tu regardé ?”. Je crois qu'en fait, j'ai regardé beaucoup de films, mais en réalité, je ne me souviens de rien. Mais je vous jure que je regardais vraiment ! (rire)
―S'il en a été ainsi, qu'est-ce que vous a relancé vers la guitare ?
TERU: Ce qui est ressorti de ma conversation avec les autres membres est qu'en fait, nous ne pensions pas vraiment tout arrêter à ce point. Nous avons beaucoup parlé ensemble, et nous en sommes venus à la conclusion que nous devions changer de manière de procéder et réaliser le dernier souhait de Jasmine; nous avons décidé de tout continuer et c'est à ce moment que ma conscience a elle aussi changé. C'est devenu notre but le plus important, avec le V-ROCK (FESTIVAL '09). Je crois que de bonnes choses sont arrivées lorsque continuer est devenu notre but principal.
―Si vous n'aviez pas eu cet objectif, ça aurait été très dur pour vous de vous en remettre seul, n'est-ce pas ?
TERU: C'est vrai. Je pense que si nous avons pu recommencer notre travail, c'est parce que nous avions sous les yeux une raison de le faire. Nous avons aussi joué avec le sentiment que nous devions finir notre album, qui était le dernier travail de You, parce que nous avions arrêté son enregistrement en plein milieu.
―J'ai entendu que vous avez récemment publié une nouvelle chanson sur Internet ?
TERU: Pour l'anniversaire de la mort de Jasmine, cette année, j'ai mis sur YouTube une chanson, nommée “For You”, qui lui est dédiée. J'ai pensé que si je pouvais faire quelque chose pour le troisième anniversaire de sa mort, alors je voudrais mettre tous mes sentiments dans le son, sans aucun mot, afin de créer quelque chose en dehors des activités du groupe, quelque chose de personnel, vraiment uniquement de ma part et pour lui.
―L'avez-vous écrite entièrement seul ?
TERU: Ila seule chose que j'ignorais était comment la mettre sur YouTube, donc je me suis fait aider pour ça (rire)
―Quelle a été votre motivation ?
TERU: Depuis que Masashi nous a rejoint, nous avons commencé à croire en le Versailles composé de 6 membres, et nos sentiments sont sans doute devenus plus stables. Je pense que nous avons eu le sentiment que Jasmine veillait toujours sur nous.
―Est-ce que « For You » est une chanson créée depuis le départ spécialement pour Jasmine ?
TERU: Yes. Oui. La composition est venue étonnamment facilement. Je n'ai jamais été bloqué nulle part, j'ai simplement fredonné l'air. Depuis la composition jusqu'à l'enregistrement, en passant par l'arrangement. J'ai vraiment tout fait en une nuit. En général, pour composer une chanson, il faut plus de temps pour tout finir, c'est pourquoi j'ai moi-même été surpris. A ce moment, j'ai pensé que je voulais relever seul le défi de notre but commun, ou quelque chose comme ça, c'est pourquoi j'ai composé une chanson seul et avec sincérité. Quelle que soit mon image et celle du groupe, cette chanson est entièrement dédiée à You.
―C'est étonnant que vous ayez créé cette chanson en une nuit seulement.
TERU: Ce sentiment qui m'a parcouru a vraiment été une expérience dérangeante.
―L'histoire de Masashi montre que son arrivée dans Versailles a causé de grands changements.
TERU: Après qu'il nous a rejoint, de très nombreuses choses ont changé. Le groupe revivait, après avoir été mort en même temps que Jasmine.
―Kamijo l'a appelé « Le Sauveur de Versailles »
TERU: Exactement. Ca fait presque un an qu'on est devenu amis.
―Au début, Masashi semblait penser « Je ne le comprends pas du tout » à votre sujet (rire).
TERU: Peut-être est-ce à cause de la base. Je ne bois pas d'alcool, donc nous n'avons pas truvé immédiatement de langage commun. Il nous a fallu du temps pour nous accepter l'un l'autre.
―Mais ça va, parce que vous êtes timides, non ?
TERU: Ca ne va pas vraiment, parce que je suis extrêmement timide. C'est comme si au moins deux murs hauts et durs se tenaient entre moi et les autres. Même si je me demande sans cesse “pourquoi ?”, je ne trouve pas de réponse. On dit que si vous vous faites de nouveaux amis “c'est qu'ils sont exactement comme vous.”
―Masashi a rencontré ce même obstacle ?
TERU: Oui. Maintenant, nous avons le sentiment de nous tenir tous les deux, côte à côte, et de regarder ce mur depuis l'autre côté (rire). Masashi en tant que musicien et Masashi en tant qu'homme, sont deux personnes différentes pour moi. Elles diffèrent, parce que jusqu'à maintenant, nous avons traversé beaucoup d'expériences différentes, à la fois motivantes et déplaisantes. Je trouve que le nom de “Sauveur” lui convient très bien. Sans Masashi, le cas de Jasmine nous aurait encore plus rongés et je pense que c'est grâce à Masashi que nous sommes devenus le Versailles d'aujourd'hui.
―Et en ce moment, vous prévoyez une tournée à l'étranger et, sans compter le Japon, ça sera la quatrième, c'est bien cela ?
TERU: Exactement. Je crois que je commence à m'amuser lorsque je vais à l'étranger, seulement maintenant.
―C'est à cause de votre timidité ?
TERU: C'est peut être aussi pour ça, mais avant tout, j'ai l'habitude de m'inquiéter pour tout. Si je perds ma tranquillité, je commence à y penser et je ne peux pas immédiatement me remettre à agir correctement. Je ne PEUX pas. Et finalement, j'ai l'impression d'être tout le temps irréfléchi. Mais cette fois-ci, pendant la tournée Européenne j'ai été très détendu à la fois physiquement et mentalement, donc je pense que c'est bon signe.
―Peut-être vous y êtes-vous finalement habitué ?
TERU: Peut-être (rire). Je crois que les autres membres du groupe s'y sont habitués dès la seconde fois. Partout, les fans nous accueillent très chaleureusement et ils font en sorte qu'on se sente chez nous. J'ai été très effrayé de ce sentiment et de cet accueil. Du temps de mon ancien groupe (Aikaryu), le metal et le Visual Kei n'était pas accueillis avec beaucoup d'enthousiasme par la société. C'est pourquoi je n'étais pas habitué à ce genre de traitement. Alors, avec mon attitude courageuse après ce manque d'acceptation, lorsqu'à l'étranger j'ai été accueilli avec des “wow” de plus en plus grands, j'ai commencé à paniquer et à penser “Que faire ? Que faire ?” et... Ensuite, j'ai eu un petit problème. Finalement, récemment, j'ai commencé à saluer le public avec confiance.
―Versailles travaille très dur à l'étranger, non ?
TERU: Pour la première fois, nous avons été capables d'acquérir plus de notoriété à l'étranger, parce que je crois que notre image en dehors du Japon est très forte, car nous essayons de traiter le Japon et le reste du monde de manière égale. Mais, étant donné toutes nos activités, le Japon obtient plus de notre part. Cependant, dans l'esprit des fans japonais, il semble apparaître la pensée “Ils ne s'occupent que des fans étrangers”. Mais nous ne faisons rien de tel, parce que j'aime beaucoup le Japon. Oh, et durant les tournées japonaises, je m'amuse toujours énormément.
―Huh ? Alors jusqu'à présent, vous ne vous étiez pas vraiment amusé ?
TERU: Ce n'est pas ça. Je me maîtrise beaucoup et pendant les tournées, parfois nous passons des bons moments, parfois des mauvais, mais je suis le genre de personne qui se reproche toujours tout. Et quand, un jour, le concert n'est pas un succès, je suis totalement déprimé et je ne me sens plus libre de paroles. Et les problèmes précédents ont trop d'influence sur la tournée suivante, parce que je voudrais jouer des live vraiment bons. Bien sûr, maintenant, ce genre de choses arrive aussi (ndt: il veut dire ici: il arrive encore qu'il se blâme, qu'il déprime à cause d'un raté), mais ma façon de penser change doucement. Je crois que je commence à apprendre comment apprécier chaque concert. J'ai aussi réalisé que “bon live” ne signifie pas seulement la poursuite continue de l'excellence, mais aussi mon amusement personnel et ma communication avec le public; j'ai réalisé que ce genre de réussite est le plus grand.
―Et c'est précisément en cela que vous avez trouvé votre perfection.
TERU: Oui, c'est parce que je porte ce costume, parce que j'ai ce style de jeu que je me rapproche de la perfection. Je ne sais pas si c'est à cause du fait que je me contrôle, mais je n'hésite plus.
―Hizaki est aussi guitariste, et il connaît les meilleures techniques de jeu à la guitare, mais le fait de porter un tel costume doit le gêner pour jouer. D'un autre côté, c'est l'élément principal, ce qui vous représente, mais ne serait-il pas plus simple d'abandonner cela ?
TERU: Oh oui. Bien sûr, c'est beaucoup plus confortable quand on n'a pas ce costume sur soi (rire). A cause des chaussures à plateformes, il est très dur de garder son équilibre, il est difficile de marcher, et c'est terriblement fatigant. Dans ce sens, c'est un facteur négatif, mais je crois que c'est précisément l'élément qui nous permet de nous rapprocher de la perfection, donc on ne peut pas l'abandonner simplement. Les membres du groupe s'en rendent tout à fait compte, donc tout ce qu'ils font, ils essayent de le faire avec tout le coeur, et cela leur permet cette poursuite de l'excellence personnelle.
―Durant la tournée mondiale, vous n'avez que très peu de temps pour dormir, et je pense que le décalage horaire rend le travail encore plus difficile, mais concernant le maquillage et les costumes, est-ce devenu plus simple ?
TERU: Je ne sais pas. Personne d'entre nous ne sait. Je n'y ai jamais réfléchi... Comme dans chaque travail (de Visual), nous voulons nous exprimer à ce moment de nombreuses manières différentes, et c'est une loi invariable. Bien sûr, j'aime ça, les fans aussi aiment ça, c'est pourquoi nous voulons continuer ainsi. Maintenant, c'est devenu une mode de faire le maquillage le plus précis possible, et nous le faisons juste par dépit. Et bien sûr, nous contiuerons dans le futur: parce que c'est quelque chose qui est devenu notre propre image de nous-mêmes, et quelque chose que nous recherchons continuellement.